Mémoire courte

Mémoire courte – 7, 9, 11 rue de Cologne

Les villes nouvelles ont
 la caractéristique de n’avoir que
 peu ou pas de mémoire. En fait on n’a pas toujours su la respecter
 ou la mettre
 en évidence.*

* ALDUY Jean Paul, octobre novembre 1992, L’art renouvelle la Ville, Urbanisme et art contemporain, Rencontres Débats, éd. Musée National des Monuments français

Tout se ressemble, les immeubles 
sont tous les mêmes et appartiennent à cette vague d’architectures pseudo-fonctionnelles. Que se soit
 à Besançon, à Marseille ou même
 à Amsterdam ces barres sont toujours là à se dégrader à grande vitesse. Ces immeubles jetables ont une durée de vie si courte qu’on n’a même pas le temps de parler de la vie qu’il y a eu à l’intérieur.
 Ces lieux relèvent de l’éphémère. 
Qui se souvient d’eux et comment s’en souvient-on ?

La première fois que j’ai pris mon appareil photo sur Planoise, c’était le 12 décembre 2005. Je n’ai jamais habité dans ce quartier, ni même dans un immeuble. Les trois tours du 7, 9 et 11 rue de Cologne avaient été désaffectées depuis au moins trois ans. Les familles ont été relogées suivant les protocoles, dans un immeuble de l’autre côté de la rue.
Ce jour là, accompagnée de Djamel Rebahi, animateur socio-culurel à la Maison de Quartier de Planoise, je suis allée à la sortie de la mosquée, une salle à la croisée des trois tours. Nous avons rencontré l’Imam et quelques fidèles. J’étais alors présentée comme photographe travaillant sur la photothèque commandée par l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation
Urbaine). La mosquée allait disparaître avec  ces trois tours dans un programme de rénovation urbaine (PRU).

J’ai rencontré un ensemble d’acteurs du quartier, autant de points de vue que de réalités que j’ai confrontées indirectement dans mon travail graphique. Mon implication a grandi aux contacts des habitants, des ouvriers, des architectes, des urbanistes, des animateurs, des techniciens…
Cela m’a propulsée dans un rôle dit de proximité.

L’artiste se définissant comme un être de proximité.*

* ARDENNE Paul, 2002, Un art contextuel, Création artistiques en milieu urbain, en situation, d’intervention, de participation, Paris Flammarion, p 34

Mémoire courte – mémoire des villes nouvelles a été mon sujet de diplôme présenté dans le cadre du DNSEP Communication à l’ERBA de Besançon en juin 2007 (mention). Ce projet marque ma première collaboration avec la Ville de Besançon.

Fragile – DÉconstruction/REconstruction, exposition itinérante sur le quartier Planoise 2007-2009, Ville de Besançon / ANRU

Boîte en carton, boîte à souvenir, boîte à photos, carton de déménagement… la fragilité de ces supports illustre la mémoire courte de ces quartiers tels de villes nouvelles DÉ-structurées d’architectures temporaires.

Références

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